Sebillotte

Par - Gypse

Le Gypse de l’Hautil en sursis

Étonnamment peu d’humidité, une atmosphère très respirable – confirmée par un « coup de briquet » de sécurité régulier -, avec de très belles formes et des couleurs étonnantes.

megafontis Par contre, et c’est inévitable au vu de sa nature, la carrière « travaille » : certains murs semblent littéralement imploser, ou se rapprocher façon broyeur, voire à certains endroit le sol se soulève, se crevasse en lézardes comme un rift tectonique. La carrière alterne entre galeries d’accès dans la glaise consolidées en maçonneries de meulières, et zones d’exploitations caractéristiques dont les piliers sont en forme de pyramide inversée tronquée. Les fontis sont légion, et des bloc entiers se détachent des parois.

fontis tunnel Leur matériau est généralement très meuble, proche de la consistance de l’argile. Cependant, par endroits, on tombe sur des veines de cristaux bruns translucides, eux assez durs (fer de lance?). Le sol résonne souvent, vraisemblablement dû à une couche de remblais de l’époque de l’utilisation de la carrière en champignonnière.

Des zones ont subi des injections. Et il ne semble pas y avoir eu de murs de barrage pour contenir le matériau d’injection. Bilan, les galeries sont partiellement injectées, laissant souvent une hauteur d’homme, et l’efficacité du dispositif semble compromise. A se demander s’il y a eu un réel contrôle des travaux. Pire, les forages réalisés pour passer les tubes d’injection – toujours en place – ont initié des écoulements d’eau qui viennent accélérer l’effet d’érosion et de fragilisation par dissolution de la carrière…

Une très belle carrière de gypse du massif de l’Hautil, d’une hauteur sous plafond relativement modeste par rapport à ses consœurs avoisinantes.

fragment Une belle expérience personnelle d’entrer dans ces lieux, car gamin déjà je rêvais de m’aventurer sous l’Hautil, sans jamais avoir osé…


Et pour cause. La forêt de l’Hautil est inconstructible et interdite à la promenade à cause des effondrements réguliers et inéluctables relatifs à la nature même de la roche, qui se dissout inexorablement. Depuis la précédente visite de la carrière Sebillotte par Guy et Mouton en octobre 2008, l’état des lieux semble s’est franchement dégradé. Elle est entrée dans la zone rouge et la visite est déconseillée, certains endroits étant particulièrement dangereux.

Cependant, l’absence de grande zones inondées comme dans certaines carrières voisines de l’Hautil et la hauteur raisonnable d’exploitation font que l’état de dégradation est encore relativement limité pour la zone…